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 D’Inuvik à Eagle Plains :

Site-DEMPSTER-HWY-0029 2km 742 : Inuvik - 28 juillet 2008 – 8 heures du matin

Voici le moment tant attendu : nous quittons l’Arctic Chalet Inn, ce Bed and Breakfast, où nous avons passé trois nuits ; Inuvik et ses 3 485 habitants ; « l’emplacement avancé d’opérations de chasseurs des Forces canadiennes » marquant la présence militaire du Canada en Arctique.

Nous roulons sur quelques kilomètres de ruban asphalté : c’est normal, nous sommes en effet « sur la fin de la Dempster ! », entre le centre ville et l’aéroport.

Autour de nous, tout est plat ; quelques épinettes rabougries délimitent le chenal Est du fleuve Mackenzie, puis le bord de la route.

Un dernier arrêt, pour photographier les nuages rosés se reflétant dans le fleuve.

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km 742 – km 615

La route est droite, rectiligne, tracée au cordeau ; elle pénètre en territoire Gwich’in :

Connu pour sa faune (oiseaux), ses falaises de calcaire, ses espèces végétales ;

C’est une combinaison de forêt boréale et de toundra arctique.

Elle longe le lac Benoit et le lac Campbell.

Un engin Caterpillar occupant la moitié de la route nous signale que nous entrons dans le « moose/caribou management unit « G ».

Site DEMPSTER HWY 0040 2Un énorme camion, venant en sens inverse, soulève de la poussière et projette les graviers nouvellement déversés, obscurcissant la vue, nous obligeant à ralentir puis à nous arrêter sur le bas-côté, espérant que le camionneur, du haut de sa cabine, nous aura bien repérés !

Maintenant, c’est fait, nous sommes vraiment sur la Dempster : une route de poussière et de graviers, se frayant un chemin tout droit dans la toundra, traversée ici par un renard roux, alors qu’au loin, les épinettes prennent un peu de hauteur.

km 615 : Ferry sur le fleuve Mackenzie, Tsiigehtchic

C’est ici la confluence entre la rivière Arctic Red et le fleuve Mackenzie, creusée dans des falaises de calcaire, surmontée par le village Tsiigehtchic, dont le nom signifie « embouchure de la rivière ferreuse ».

Site DEMPSTER HWY 0052 redimensionnerLes missionnaires y ont établi une église catholique romaine en 1868, qui domine fièrement le confluent de la rivière et du fleuve.

Autrefois, appelé Arctic Red River, elle a changé de nom en 1994, pour s’appeler Tsiigehtchic ; la plupart des habitants conservent toujours un mode de vie traditionnel reposant sur la chasse, le piégeage et la pêche.

C’est une petite communauté dont le nombre est inférieur à 200 personnes, restée isolée jusque dans les années 1970, date de la construction de la route ; mais elle l’est encore, car il faut un ferry en été, le MV Louis Cardinal (de la mi-juin à début octobre, et de 9 heures du matin à minuit), ou un pont de glace en hiver pour y accéder.

Après avoir débarqué sur l’autre rive et progressé d’un kilomètre sur la route, on bénéficie d’une vue plongeante sur le village et sur quelques habitations le long de la rivière Arctic Red.

km 615 – km 557

La route alterne de longues portions de ligne droite et des courbes, toujours au travers de la toundra, trouée ici et là de nombreux lacs ; sur l’un d’entre eux, présence d’une hutte de castors.

Site DEMPSTER HWY 0076 redimensionnerkm 557 : Fort McPherson 

Avec ses 823 habitants, Fort McPherson est une communauté pittoresque située sur un plateau vallonné entre le delta du fleuve Mackenzie et les monts Richardson.

Pendant des années, elle n’était accessible que par avion ou bateau, mais tout a changé, en 1979, grâce à l’achèvement de la route.

Les services offerts aux voyageurs, avant de continuer leur périple, sont un hôtel, un restaurant, un garage.

Il ne faut pas manquer de voir :

  • La Fort McPherson Tent & Canvas Company, reconnue pour les tentes de prospecteur et les tipis ;
  • Les tombes des quatre membres de la Patrouille perdue, dans un petit cimetière situé à côté d’une église en bois, peint en blanc, surplombant la rivière ;
  • Les broderies perlées en exposition au restaurant du Peel River Inn.

km 555 : Aire d’atterrissage

km 548 : Parc territorial NitainlaII

Le parc territorial Nitainlaii est un endroit très paisible, perché sur un promontoire rocheux surplombant la rivière Peel.

Nitainlaii signifie "l'eau qui coule dans toutes les directions" dans la langue maternelle des gens des Premières nations

km 546 : Ferry sur la rivière Peel

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Le passage, durant les mois d’été, de la mi-juin à la mi-octobre, de 8 heures du matin à minuit, s’effectue par un ferry, transportant les véhicules d’un bord à l’autre, et durant l’hiver par un pont de glace. 

Des engins routiers « Carterpillar », sont à l’œuvre pour remodeler, à chaque passage, les rampes de chargement, le sol n’arrêtant pas de bouger suite à la fonte estivale du pergélisol.

km 536 : Parc Tetlit Gwinjik Wayside

Nous venons d’entrer dans le Tetlit Gwinjik Wayside Park ; l’arrêt en vaut la peine.

Du belvédère, vue panoramique imprenable sur la vallée de la rivière Peel et le delta du Mackenzie, ainsi que sur les monts Richardson.

Des panneaux d’interprétation renseignent sur :

  1. La formation du delta ;
  2. Les différents écosystèmes ;
  3. La migration des caribous ;
  4. Les peuples autochtones.
  5. Le delta du fleuve Mackenzie.

km 473 : Belvédère permettant une vue panoramique sur les monts Richardson

km 471 : Frontière entre les Territoires du Nord Ouest et le Yukon

C’est la frontière, située dans les magnifiques montagnes Richardson, dont la Dempster épouse les courbes et les cols : on quitte les Territoires du Nord-Ouest pour le Yukon qui annonce la couleur s’affichant comme la « Splendeur Du Nord Canadien », sans oublier qu’il va falloir reculer sa montre d’une heure :

frontière au milieu de nulle part, dans la pluie et le brouillard, à 270 km d’Inuvik, 142 km de Tsiigehtchic, 85 km de Fort McPherson ; mais à 471 km de l’embranchement sur la Klondike Highway et à 508 km de Dawson City ;

frontière pour le partage des eaux entre l’Arctique et le Pacifique ;

frontière entre des paysages très différents : gorges étroites où la route serpente entre les montagnes, et brume des plaines Eagles, milieu naturel décapé par l’inslandis laurentien, il y a plus de 10 000 ans.

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Il pleut ; la route est détrempée, creusée de nids de poule ; le brouillard empêche toute vue lointaine.

Au kiosque d’interprétation, les présentoirs donnent des renseignements sur la faune et la flore à l’époque de la Béringie, mais aussi sur l’histoire des premières nations.

km 471 – km 401

La route épouse toujours le terrain, se frayant un chemin, « glissant » au milieu de la toundra.

km 401 : Cercle polaire arctique 66°33’

Site-DEMPSTER-HWY-0141 2En seulement 70 kilomètres, la pluie a cessé, le brouillard s’est levé, le soleil est réapparu, comme pour mieux nous rappeler qu’ici, les journées sont ensoleillées 24 heures sur 24 pendant six semaines en été.

C’est le franchissement tant attendu du cercle polaire arctique par 66°33’ de latitude nord, dans la solitude la plus complète ; le pied et le retardateur permettent ainsi d’immortaliser ce moment inoubliable.

Centre d’interprétation sur les régions arctiques, avec de nombreux panneaux concernant le soleil de minuit, les aurores boréales, les régions arctiques et les peuples autochtones.

km 401 – km 374

La route, encore très ravinée par l’ondée, alors que nous étions en amont en train de franchir la frontière, s’étire en serpentant le long de légères crêtes dans cette vaste plaine à la végétation meurtrie par les incendies de 1999.

Au bord de la route, lichens et linaigrettes ; plus à distance, mélèzes et bouleaux.

Au km 384 : aire d’atterrissage.

km 374 : Pont sur la rivière Eagle

Il s’agit d’un pont en treillis avec tablier inférieur, mesurant 91,40 m de longueur et 9,70 m de largeur, limité à 9,5 m de hauteur, enjambant la rivière Eagle.

Il a été construit, de même que le pont sur la rivière Olgivie, comme un exercice d’entraînement, par les ingénieurs des Forces canadiennes.

km 371 : Eagle Plains

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20 heures 20 : située à 719 mètres d’altitude, à mi-chemin entre Inuvik et Dawson, c’est l’étape technique obligatoire, notamment pour le carburant, mais aussi pour se restaurer et se refaire.

Huit habitants seulement, mais il y a d’immenses paraboles et antennes permettant de désenclaver l’endroit, un motel, un restaurant, une station service, un garage, des locaux d’entretien de la Dempster, des hangars, des engins, des camions, quelques voitures, un terrain de camping.

A l’intérieur du restaurant, quelques photographies de la région, datant du début du 20ème siècle.

Cette route, tracée dans les années 1960 et 1970, a été dédiée à Dempster qui avait patrouillé pendant une grande partie de sa carrière entre Dawson et Fort McPherson : elle est devenue la Dempster Highway.

Cet artticle est extrait du site de la Gendarmerie Royale du Canada.

Bon à savoir

On ne peut pas aller partout sur le globe.

Si on en a la chance bien sûr rien ne vaut l'expérience de terrain.

On peut cependant participer en direct à la vie animale en les regardant agir grâce aux web cams installées de part de le monde, dans des lieux de plus en plus reculés: faites un tour par exemple avec les ours de Katmaï qui se régalent de leur pêche aux saumons, c'est EN CE MOMENT, en juillet, ensuite ils vont sur un autre spot pendant le mois d'août, pour réappaaraître en septembre.

KATMAI NATIONAL PARK, BROOKS FALLS (chutes de la rivière Brooks) en Alaska: http://explore.org/live-cams/player/brown-bear-salmon-cam-brooks-falls#sthash.3KtZvrLx

Dans "anecdotes et contes"

Illustration du conte inuit "la femme squelette"Le conte inuit de la femme squelette

Elle avait fait quelque chose que son père désapprouvait, mais dont personne ne se souvenait. Toujours est-il que son père l'avait traînée jusqu'à la falaise et précipitée dans la mer. Les poissons avaient mangé sa chair, dévoré ses yeux. Et elle gisait sous les eaux, son squelette ballotté par les courants.

Un jour, arriva un pêcheur. En fait, ils étaient plus d'un à pêcher à cet endroit, mais celui-ci avait été entraîné bien loin de chez lui et il ignorait que les pêcheurs des environs se tenaient à l'écart de cette crique, disant qu'elle était hantée.

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